Le paradis inachevé

21 juillet 2015

Le paradis inachevé

Le paradis inachevéLe soleil disparaît tranquillement à l’horizon, comme si la mer l’engloutissait par petit bout. La pénombre prend forme lentement et s’accouple avec la voile jaunâtre du coucher du soleil. Elles accouchent une couleur indescriptible dont le reflet rebondit sur la surface de l’eau. Ce phénomène est notre attraction préférée quand ma dulcinée et moi venons passer nos week-ends à la plage ici à Petit-Goâve. Comme toujours, cet après-midi au cœur de la baie soulouquoise nous saisi par sa beauté et sa clémence. Nous n’avons pas envie de repartir…

Nous restons allongés sur le sable, nos faces dévisageant le ciel, nos pieds dans l’eau léchés par les vagues.

« J’aimerais que tu écoutes cette musique, chérie. C’est tout ce que j’ai envie de te dire, I will always love you », lui chuchotai-je d’une voix mesurée en enlevant mes écouteurs pour les placer à ses oreilles. Elle esquisse un sourire, me prend la main, entrelace nos doigts et les serre très fort.

Je me retourne sur le coté, l’entoure d’une main et caresse ses cheveux avec l’autre. Je la contemple des orteils aux cheveux. Je n’ai jamais vu une femme aussi belle. Cela fait déjà un an depuis que nous sommes ensemble, mais je la trouve toujours plus belle à chaque fois. Sa beauté ne cesse de m’émerveiller.

Son corps reposant dans le sable me fait rêver. Il est d’une symétrie qui dépasse la perfection. Ses lèvres pulpeuses violâtres ressemblent à des tranches de caïmites soigneusement découpées. Ses seins bien arrondis, légèrement dissimulés sous le soutien-gorge, me font couler de la salive. Sur son ventre plat, où sommeillent des grains de sable et de petites tâches de sel, son nombril forme une cachette où se réfugierait volontiers une langue en quête d’exil. La courbe de ses côtes rétrécis chute à l’angle de ses hanches bombées, telle une pyramide inversée… Une invitation à la capitulation !

Elle ouvre les yeux, me fixe l’instant d’une seconde, me tire vers elle et commence à m’embrasser avec rage. Elle me tripote les fesses et m’agriffe comme une chatte en chaleur.

D’un élan vif elle se lève et me traîne derrière elle en courant jusqu’à l’arrière d’une barque abandonnée. Elle s’agenouille pour m’enlever le caleçon quand, soudain, mon téléphone commence à sonner.

Je sursaute. De peu, j’ai failli tomber de mon lit. C’est l’alarme qui a sonné. Il est 5 heures. Je dois me préparer pour aller au travail.

Tout cela n’était qu’un rêve ? Quel gâchis !

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